Laura Kalfeist est jeune chercheuse en biologie cellulaire à la PTBC*, au Centre de cancérologie Georges François Leclerc à Dijon. Elle cherche à développer des combinaisons de traitements pour mieux soigner les cancers du sein. Laura s’intéresse particulièrement à la capacité des médicaments à réveiller le système immunitaire de la personne malade afin de combattre le cancer. Son objectif est d’associer plusieurs molécules de traitements avec des actions différentes afin de déjouer les plans mis en place par les cellules cancéreuses pour échapper à la chimiothérapie.
* Plateforme de Transfert en Biologie Cancérologique

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme. Les médecins le soignent le plus souvent avec un traitement qu’on appelle chimiothérapie : un ou plusieurs médicaments vont ainsi permettre de tuer une partie des cellules cancéreuses. Certaines molécules de chimiothérapie utilisées sont également connues pour activer le système immunitaire du malade, notamment pour attirer des cellules particulières de notre corps qui sont capables de tuer les cellules cancéreuses : les « lymphocytes T ». Des chercheurs ont découvert que ces cellules tueuses réussissent bien à venir à côté des cellules cancéreuses grâce à la chimiothérapie, mais elles n’arrivent pas toujours à les tuer. En effet, les cellules cancéreuses sont très malignes et arrivent à bloquer et «endormir» ces lymphocytes, pour les empêcher de tuer.

Quelle combinaison de traitements pourrait permettre de mieux aider notre corps à tuer les cellules cancéreuses, en contrant leurs stratégies ? C’est ce que Laura cherche à savoir. Pour cela, Laura teste différents traitements sur des souris atteintes de cancer du sein. Pour commencer, elle injecte deux molécules de chimiothérapies et analyse leur capacité à attirer les lymphocytes T dans la tumeur. Puis, certaines souris reçoivent deux autres traitements:l’un connu pour libérer les lymphocytes de l’emprise des cellules cancéreuses et l’autre pour les réveiller. Ensuite, pendant plusieurs semaines, elle mesure la taille des tumeurs des souris pour voir si elles diminuent.

Les premiers résultats de Laura permettent de voir que pour soigner les souris, le traitement le plus efficace semble être l’association des deux molécules de chimiothérapies combinées aux traitements permettant la libération et le réveil des lymphocytes T.

Fiche publiée en 2022.