« Dans mes recherches, j’avance comme dans un canoë : soit je vais contre les courants, soit je cherche à aller plus vite que certaines idées. »

Les chercheurs

Sidney Grospretre

Franche-Comté
Sciences du mouvement et du sport

L'imagination du mouvement et le système nerveux

Sidney GROSPRETRE est docteur de l'Université de Bourgogne et maintenant maître de conférences* à l'Université de Franche-Comté.  Sidney étudie les modifications du système nerveux (cerveau et moelle épinière) lors de différents exercices réels ou imaginés. Il a été prouvé, il y a quelques années, qu’un entraînement imaginé pouvait améliorer les performances musculaires en termes de force, de vitesse ou encore de précision. Seulement les mécanismes nerveux qui permettent ces améliorations ne sont pas encore bien connus, c’est justement l’objet des recherches de Sidney.

* Laboratoire C3S (Culture, Sport, Santé, Société)

Depuis quelques années, un nouveau champ de recherche fait surface, l’imagerie motrice : c’est le fait d’imaginer le mouvement avec les sensations associées sans le réaliser. Certains scientifiques ont montré qu’après une période d’entraînement par imagerie motrice la force musculaire, la vitesse ou la précision des mouvements pouvait augmenter. Alors qu’on connaît les effets d’un entraînement réel sur le corps humain, notamment sur le système nerveux, les effets d’un entraînement imaginé n’ont à ce jour pas été élucidés.

Quelques experts, en utilisant diverses techniques comme l’IRM**, ont montré que les zones du cerveau qui s’activaient lors de l’imagination du mouvement étaient les mêmes que lorsque l’on réalise vraiment le mouvement. Or, si la zone du cerveau qui commande le muscle s’active quand on l’imagine bouger, pourquoi ne fait-on pas vraiment le mouvement ? C’est à cette question que Sidney doit faire face dans sa recherche. Pour cela, il compare les changements qui interviennent dans le cerveau et la moelle épinière lorsque quelqu’un réalise divers mouvements simples (flexion ou extension de la cheville), et lorsque qu’il les imagine. Sidney stimule le cerveau grâce à un champ magnétique, et la moelle épinière grâce à des impulsions électriques, pendant les différents exercices demandés. En analysant les réponses à ces stimulations pendant l’imagination ou pendant le mouvement réel, Sidney espère élucider le mystère de l’entraînement mental.

** Imagerie par Résonance Magnétique : permet d’enregistrer l’activité de diverses zones du cerveau.

Fiche publiée en 2012

Objectifs
  • Connaître les mécanismes nerveux qui permettent un gain de force après un entraînement imaginé
  • Mettre en avant l’intérêt de l’imagination du mouvement dans la rééducation. Par exemple, si quelqu’un se blesse et a le bras dans le plâtre, il peut quand même commencer la rééducation en réalisant mentalement quelques mouvements