« La recherche archéologique est un passionnant château de sable. Chaque hypothèse peut s’effondrer grâce à la bourrasque d ’une nouvelle découverte, mais de nouveaux grains peuvent aussi le renforcer. »

Les chercheurs

Axel Cauvin

Aix - Marseille université
Archéologie et Histoire

Les Gaulois du Sud au coeur du monde méditerranéen

Je suis jeune chercheur d’Aix-Marseille Université en archéologie au sein du CCJ*. Ce laboratoire est spécialisé dans l’histoire et l’archéologie antique méditerranéenne. Mes recherches portent sur les Gaulois et les relations qu’ils entretiennent avec d’autres populations méditerranéennes dans le Sud de la France à un période précise : entre 300 et 125 av. J.-C. En effet, depuis la fondation de Marseille en 600 av. J.-C. par des Grecs, les Gaulois de Provence sont en étroite relation avec des populations étrangères. Ils ont noué des liens souvent commerciaux et pacifiques avec elles. Mais à partir de 300 av. J.-C., les Romains entrent dans ces circuits commerciaux et entraînent des mutations dans les relations établies.

* Centre Camille Jullian

La période que j’étudie est une période d’agitation et de troubles où les cultures gauloises, grecques et romaines se côtoient. Pour étudier ces relations, je m’intéresse à des céramiques retrouvées lors de fouilles sur des sites gaulois dans le Sud de la France. La céramique est un objet façonné avec de l’argile puis elle est cuite devenant urnes, assiettes, vases, amphores, etc. Elle est l’objet que l’on retrouve le plus souvent lors des fouilles archéologiques. Je vais donc compter les céramiques retrouvées, les dessiner, les trier par type, parfois les photographier afin de les dater, de les comparer et d’observer certains phénomènes d’influence qui témoignent de l’ouverture ou d’un repli des Gaulois aux cultures étrangères.

J’ai déjà constaté des emprunts, c’est-à-dire l’utilisation par les Gaulois de techniques et/ou de formes céramiques issues du monde méditerranéen (grecques, romaines, etc.). D’autres fois, ce sont seulement des imitations : certaines productions gauloises imitent les productions méditerranéennes. Parfois, on retrouve sur des sites gaulois une proportion très importante de céramiques marseillaises qui montre un lien commercial direct avec la cité grecque de Marseille.

Mais la céramique n’est pas mon unique source d’informations. J’étudie aussi des textes d’auteurs gréco-romains, des monnaies ou encore des sculptures pour avoir une vision plus générale des Gaulois du Sud de la France.

Par ce travail minutieux, dans la continuité de plusieurs générations d’archéologues, je souhaite en connaître plus sur cette époque quelque peu délaissée, restituer l’histoire des populations gauloises en Provence et mieux dater certains sites archéologiques.

 

Fiche publiée en 2016.

Objectifs
  • Mieux connaître une période archéologique charnière peu étudiée
  • Travailler sur des collections anciennes non étudiées pour restituer une partie du patrimoine appartenant à toute la société et pas uniquement aux archéologues
  • Participer à la création d’une base de références pour mieux dater lescéramiques et donc les sites archéologiques