« Comprendre les mécanismes de transmission d’une maladie, c’est un peu comme assembler les pièces d’un puzzle. La complexité augmente lorsque la maladie concerne des animaux sauvages car il faut aussi étudier leur écologie et pour cela, aller à leur rencontre... C’est passionnant ! »

Les chercheurs

Ariane Payne

Bourgogne
Biologie

La tuberculose bovine et la faune sauvage

Ariane PAYNE est jeune chercheuse en épidémiologie à l’INRA* de Dijon. Elle travaille sur la tuberculose bovine, une maladie qui touche les bovins mais qui est aussi retrouvée chez certaines espèces sauvages. Ariane essaie de comprendre comment cette maladie peut se transmettre entre ces espèces sauvages et les bovins. Cette étude a été menée au sein de l’ ONCFS**, organisme qui s’intéresse, entre autres choses, aux maladies transmissibles entre faune sauvage et faune domestique.

* Institut National de la Recherche Agronomique
** Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage

La tuberculose bovine est une maladie touchant principalement les bovins mais elle peut également infecter d’autres animaux et même l’homme. En France, elle avait presque disparu grâce à de nombreux contrôles sanitaires, permettant à notre pays d’être déclaré « officiellement indemne de tuberculose bovine ». Cependant, depuis quelques années, on constate un retour de la maladie chez les bovins dans plusieurs départements où des animaux sauvages ont également été trouvés infectés. Or, on ne sait pas si ces espèces sauvages sont capables d’entretenir la tuberculose et de la transmettre aux bovins. 

Pour le savoir, Ariane a mené une étude en Côte-d’Or où des bovins mais aussi des cerfs, des sangliers et des blaireaux sont infectés. 

Elle a d’abord déterminé si ces animaux sauvages étaient nombreux à être touchés par la maladie et s’ils pouvaient être contagieux pour d’autres animaux. De plus, pour savoir si ces animaux sauvages pouvaient contaminer les bovins, elle a étudié les contacts qui pouvaient exister entre eux. Pour cela, elle a équipé des sangliers et des blaireaux avec des colliers GPS afin de suivre leurs déplacements. Elle a aussi installé des caméras sur des infrastructures d’élevage pour voir si des animaux sauvages s’approchaient des pâtures et des fermes de bovins. 

Les résultats d’Ariane ont permis de mieux comprendre le rôle de ces espèces sauvages dans la circulation de la tuberculose bovine et ainsi de fournir des outils de gestion pour mieux lutter contre cette maladie.

Fiche publiée en 2014

Objectifs
  • Déterminer le rôle des espèces sauvages dans la circulation de la tuberculose bovine en Côte-d’Or et notamment leur capacité à transmettre la maladie aux bovins
  • Proposer des mesures de gestion de la tuberculose dans la faune sauvage