« L’identité des personnes atteintes de schizophrénie ne se réduit pas à leur diagnostic. Une personne atteinte de schizophrénie est comme nous, elle est notre égale. »

Les chercheurs

Dimitrios Lampropoulos

Aix - Marseille université
Psychologie

La stigmatisation de la schizophrénie

Je suis jeune chercheur d’Aix-Marseille Université, en psychologie au sein du LPS*.

Les chercheurs de ce laboratoire s’intéressent à l’être humain et à sa vie en société. Mes recherches portent sur la stigmatisation de la schizophrénie. Ce trouble psychique se manifeste par des symptômes très variables : hallucinations, délires, perte d’énergie, retrait social... Au-delà de ces symptômes, les personnes atteintes de schizophrénie sont souvent stigmatisées, c’est-à-dire jugées négativement par les autres. Dans ma recherche, j’essaye de comprendre comment ces préjugés négatifs se construisent et comment ils impactent les personnes atteintes de schizophrénie.

La schizophrénie est un trouble qui touche 600 000 personnes en France et qui se déclare entre 15 et 25 ans. Il existe de nombreux troubles psychiques mais la schizophrénie est celui qui affecte le plus les individus dans leur vie quotidienne. Les personnes qui en sont atteintes sont souvent exclues de la société, du travail et du logement. Elles ont donc moins de chance de mener une vie satisfaisante.

Cette exclusion est notamment dû au fait que l’on associe souvent la schizophrénie à des stéréotypes négatifs, comme la dangerosité et l’imprévisibilité. Ces stéréotypes sont renforcés par les médias qui associent les personnes schizophrènes aux crimes et à la violence. Cependant, ce stéréotype ne correspond pas à la réalité et les personnes atteintes de schizophrénie ne sont pas plus dangereuses que les autres.

Mon travail consiste à mener des entretiens, c’est-à-dire à discuter avec des personnes et à analyser leurs discours, pour mieux comprendre quelles sont les opinions et les images stigmatisantes que les gens portent sur la schizophrénie. Avec les mêmes outils, j’étudie aussi la manière dont cette stigmatisation est vécue par les personnes schizophrènes. Je récolte également des informations en diffusant des questionnaires dont j’analyse les résultats. Enfin, j’étudie les discours produits par les médias : je regarde les mots et les images utilisés dans les médias pour parler de la schizophrénie.

De cette façon, je peux contribuer à la mise en place de campagnes d’information, à l’amélioration des pratiques institutionnelles et à une meilleure prise en charge des personnes atteintes de schizophrénie. 

* Laboratoire de psychologie sociale  

 

Fiche publiée en 2016.

Objectifs
  • Contribuer à la déstigmatisation de la schizophrénie
  • Sensibiliser les institutions, les experts et les non-experts sur cette stigmatisation