« Quand j’étais petite, je pensais qu’un chercheur sauvait des vies en découvrant de nouveaux médicaments. Aujourd’hui je travaille en pensant aux malades et à leur famille qui comptent sur nous.»

Les chercheurs

Amandine Clauzon

Bourgogne
Santé et Médecine

Quand le système immunitaire rend malade

Amandine CLAUZON est jeune chercheuse en immunologie à l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale de Besançon*. Les chercheurs de son équipe travaillent sur le système immunitaire (ce qui permet à notre corps de se défendre) et ses dérèglements. L’objectif d’Amandine est de mettre en place un nouveau traitement pour les patients souffrant de maladies provoquées par un dérèglement du système immunitaire. Elle s’intéresse entre autres à la maladie de Crohn et à la Polyarthrite rhumatoïde.

 * Laboratoire d’excellence LipSTIC

Le système immunitaire est ce qui permet à notre organisme de lutter contre les microbes (virus, bactéries, etc). Il est constitué de différentes cellules qui possèdent des fonctions spécifiques. Certaines cellules patrouillent dans l’organisme à la recherche de problèmes éventuels. Quand elles perçoivent un danger, elles informent d’autres cellules du système immunitaire, des lymphocytes, qui s’activent pour détruire l’agresseur. Parfois, le système immunitaire se dérègle et reconnait certaines de nos cellules comme un danger. Les lymphocytes se mettent alors à attaquer des cellules saines de notre organisme. On dit que les personnes atteintes de ces dérèglements souffrent de maladies auto-immunes. Amandine s’intéresse plus particulièrement à deux maladies auto-immunes : la maladie de Crohn, où le système immunitaire attaque le tube digestif et la Polyarthrite rhumatoïde où il dégrade les articulations. Dans son étude, Amandine teste une nouvelle thérapie où l’on administre au patient des cellules apoptotiques (des cellules mourantes présentes normalement dans l’organisme et qui ont pour particularité de calmer le système immunitaire).

Elle a réalisé des expériences sur des souris atteintes de la maladie de Crohn ou de Polyarthrite. Elle a observé que lorsque ces souris étaient traitées avec des cellules apoptotiques, elles développaient moins de symptômes que des souris malades non traitées. Ces résultats sont porteurs d’espoir car cette thérapie induit moins d’effets secondaires que les traitements classiques et peut être utilisée chez des patients qui ne répondent pas aux traitements habituels ou qui ne peuvent pas les utiliser. Un essai clinique chez l’homme va bientôt être lancé à Besançon pour tester l’efficacité des cellules apoptotiques chez les patients atteints de Polyarthrite rhumatoïde.

Fiche publiée en 2013

 

Objectifs
  • Comprendre comment les cellules apoptotiques calment le système immunitaire
  • Évaluer l’effcacité des cellules apoptotiques pour traiter la maladie de Crohn et la Polyarthrite rhumatoïde chez la souris
  • Développer une nouvelle thérapie pour soigner les patients qui ne répondent pas aux traitements classiques ou qui ne peuvent pas les utiliser