« Je suis très curieuse de nature et la recherche me permet de ne jamais m’ennuyer. La curiosité est un vilain défaut ... sauf en recherche ! Il y a toujours quelque chose de nouveau à explorer ou à expliquer. »

Les chercheurs

Lydie Ivry

Bourgogne
Biologie
Santé et Médecine

Les bisphénol A et S favorisent-ils l'obésité ?

Lydie IVRY est jeune chercheuse en biologie au laboratoire NUTOX (NUTrition et TOXicologie) de l’Université de Bourgogne. Dans son équipe, les chercheurs étudient l’effet sur la santé de molécules qu’on trouve dans certains emballages alimentaires. Lydie essaie de mieux comprendre le rôle de certaines de ces molécules, les bisphénols A et S, dans le développement de l’obésité. En effet, il serait possible qu’elles aident l’intestin à mieux capter le gras des aliments et donc favoriseraient le surpoids.

Le bisphénol A (BPA) est une molécule qui entre dans la composition de certains plastiques appelés polycarbonates. Ces plastiques sont souvent utilisés dans des contenants alimentaires comme des boîtes de conserve ou des canettes. Le BPA peut se retrouver ainsi dans les aliments que nous mangeons et il peut avoir des conséquences négatives sur la santé. Par exemple, il pourrait favoriser le développement de l’obésité. On dirait alors qu’il est obésogène.

À cause de ces effets, le BPA est déjà interdit dans les emballages destinés aux nourrissons comme les biberons et sera totalement interdit en 2015 pour tous les emballages à contact alimentaire. Il est donc nécessaire de trouver un remplaçant au BPA dans la fabrication des plastiques polycarbonates. Les industriels ont pensé à une autre molécule, le bisphénol S, mais il existe très peu d’études sur sa toxicité ou son caractère obésogène.

Pour mieux connaître les effets du bisphénol S sur l’obésité et savoir s’il pourrait remplacer le BPA dans la composition des plastiques, Lydie compare les effets sur la santé de ces deux bisphénols. Pour cela, elle prend des souris qui ont été exposées régulièrement au BPA ou au BPS et des souris dîtes « témoins » qui n’ont pas reçu de bisphénol. Elle les nourrit avec de la nourriture grasse, et regarde la rapidité avec laquelle elles grossissent dans chacun des groupes. Une fois analysés, les résultats de Lydie permettront de mieux connaître le caractère obésogène des bisphénols. Ils pourront aussi aider les institutions françaises et européennes à mieux protéger la santé des populations.

Fiche publiée en 2013

Objectifs
  • Déterminer l’influence du BPA et du BPS sur le développement de l’obésité.
  • Collecter des données sur le bisphénol S pour mieux connaître ses effets sur la santé et savoir s’il pourrait remplacer le bisphénol A.